Pour comprendre l’histoire de l’emballage, il faut avant tout bien comprendre ce qu’est un emballage.

Qu’est-ce que l’emballage ?

Un emballage est un objet au service d’un autre objet. Il le contient et le protège durant le transport et le stockage. Il permet la portabilité de biens difficiles à transporter, notamment les liquides. L’emballage est aussi indispensable dans les échanges et le commerce, d’un producteur à un utilisateur final. Il sert aussi à identifier un vendeur, ou encore un produit. 

On peut catégoriser les emballages en trois types :

  1. l’emballage primaire protège les denrées.
  2. l’emballage secondaire contient les emballages primaires : c’est le pack lors de la vente par lots, ou encore le carton dans lequel sont stockés les emballages primaires.
  3. l’emballage tertiaire est destiné au transport et au stockage, comme une palette plastifiée pour le transport en camion.

Les origines de l’emballage : une histoire naturelle et nomade

L’histoire de l’emballage est indissociable de la naissance de l’espèce humaine. Avant même l’apparition d’Homo Sapiens, nos lointains ancêtres ont su concevoir des objets permettant le transport, le stockage et la protection de denrées essentielles à leur survie. Ainsi, ils utilisent des ressources simples (le bois, les feuilles, le bambou, les calebasses, les coquillages, les peaux tannées) et s’inspirent de la nature pour créer toutes sortes emballages. Pour le transport d’éléments plus volumineux, le tressage de joncs, d’osier ou de châtaignier permet la création de sacs, paniers et vanneries.

L’emballage sédentaire : conservation et échanges marchands

Des sociétés plus complexes vont finalement apparaître avec l’avènement de l’agriculture et de l’élevage dans le croissant fertile (Mésopotamie, Egypte, Levant). Elles présentent une urbanisation plus importante que précédemment et mettent en place de puissants circuits d’échanges marchands sur terre et mer. De simples villages vont graduellement se consolider pour se transformer en villes puis en grandes cités-états comprenant plusieurs dizaines de milliers d’habitants. Cette mutation économique et culturelle ira de pair avec une révolution en profondeur des moyens d’emballage. 

Rapidement les matériaux naturels ne suffisent plus et des matériaux transformés, comme la terre cuite, le papier et le verre, font leurs apparitions. Obtenus à partir de la transformation d’éléments primaires : terre, bois et sable, ils vont révolutionner nos capacités de protection et de transport des denrées alimentaires.

L’emballage en terre cuite : un bouleversement historique

pot en céramique histoire de l'emballage
Amphore en céramique chypriote
env. -750
https://www.1stdibs.com/furniture/decorative-objects/vases-vessels/vases/ancient-cypriot-archaic-amphora-750-bc/id-f_12540301/

Les amphores, vases et jarres, faites en terre cuite, permettent de conserver de grandes quantités de nourriture, solides et liquides. Elles sont hermétiques et peuvent être scellées. Grâce à cela, la conservation devient plus simple : sel, vins, huiles, sucres ou matières grasses peuvent être ajoutés aux aliments. Ces derniers peuvent alors se conserver sur des durées relativement longues. C’est une véritable révolution dans l’histoire des emballages jusqu’alors.

Dès lors, les échanges marchands vont prendre un essor formidable dans le bassin méditerranéen, notamment avec l’apogée des civilisations puniques, grecques puis romaines. De la Mer Noire à l’Espagne, quantités de navires vont sillonner les mers, échangeant des ressources sur des centaines, puis milliers de kilomètres. Des preuves de ces échanges sont encore aujourd’hui mises à jour par les archéologues.

Les marchands de produits, comme vins, huiles, sauces, olives, prenaient déjà grand soin de la personnalisation de leurs amphores. Fiers de leur produit et de leur marque, ils gravent leurs initiales sur leurs emballages et les décorent afin d’être reconnus sur les marchés méditerranéens.

L’emballage en verre : la lente démocratisation d’un objet de luxe

Contenant en verre soufflé antique (Amphoriskos) daté entre -400 et -200 / Phénicien / Sadigh Gallery /

Le verre non naturel, comme la terre cuite, est pour la première fois produit dans le croissant fertile. D’abord en Mésopotamie, puis en Egypte et au Levant. Sa production pourrait avoir débutée il y a plus de 7000 ans. A l’origine, le verre est un matériau bien différent que celui auquel nous sommes habitués. Il est opaque, vitreux et coloré (noir, gris, bleu, rouge, vert). La formation du verre, à partir de sables, se produit à une température de cuisson très élevée. Le verre est ainsi d’abord un élément de luxe et son utilisation se limitera à des objets funéraires, décoratifs ou cosmétiques. Il peut également recouvrir des amphores en terre, afin de les décorer ou d’améliorer leur qualité de préservation des aliments.

Avec l’époque hellénistique (env -300 -30), un effort va être poursuivi afin de rendre le verre incolore. Alexandrie en Egypte devient une capitale régionale de la production de verre, par la quantité et la qualité de sa production. Les techniques de fabrication progressent et le verre commence à s’inviter à table : coupes, plats, c’est un usage nouveau qui va débuter. Parallèlement, en Phénicie se développe la méthode du soufflage du verre. A l’aide de cannes à souffler, le travail du verre devient plus rapide et donc plus économique. 

Après la période romaine, la qualité du verre va stagner voire diminuer en Europe jusqu’à ce que Venise réhausse définitivement le niveau. A partir du XIIIème siècle, Venise attire quantités de verriers qualifiés, fuyant Constantinople, saquée par les croisés puis assiegée par l’Empire Ottoman. Avec l’arrivée d’une main d’œuvre qualifiée et le ralentissement des échanges entre l’Europe et l’Orient, Venise va investir dans la production du verre sur ses îles et finir par élaborer le fameux verre de Murano. En lessivant les ingrédients végétaux du verre, les vénitiens obtiennent un verre enfin translucide. La recette restera longtemps secrète.

Avec l’industrialisation, le verre sodo-calcique est mis au point. Il nous est familier, c’est lui que l’on retrouve dans les bouteilles, flacons et vitres. Il s’obtient à partir de silice, soude et chaux. Parfaitement adapté aux normes d’hygiènes naissantes, le verre deviendra un pilier incontournable de l’emballage, notamment pour les liquides, jusqu’à l’arrivée du plastique qui prendra sa place à partir des années 1960-70.

L’histoire du papier : une diffusion tardive mais fulgurante

Le papier fait son apparition en Chine autour de l’an -200. Ses parents proches, comme le papyrus ou le parchemin ne sont pas vraiment des papiers.

Le papyrus est constitué de fines lamelles de tiges de papyrus, assemblées, pressées et séchées. Le papyrus, comme le papier, permet d’emballer des produits délicats. Cependant, il ne peut être produit qu’en Egypte et s’en procurer deviendra de plus en plus compliqué avec un ralentissement progressif du commerce entre l’Europe et l’Egypte dès la fin de l’Empire Romain.

Le parchemin, lui, est issu de peaux animales. C’est un matériau d’origine assez primitive qui sera amélioré durant l’antiquité, à Pergame notamment, pour devenir le principal support d’écriture durant le Moyen Âge en Europe. Son coût de fabrication restera cependant très onéreux, principalement en raison du coût élevé de la matière première.

parchemin d’il y’a 1200 ans
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/haute-vienne/limoges/parchemin-vieux-1-200-ans-expose-limoges-1363231.html

Le vrai papier s’obtient par suspension dans l’eau de fibres végétales. Les fibres sont extraites de lamelles de bois et fragments de végétaux, accompagnés d’étoffes. Le tout est pétri en pâte sous l’eau. Le produit obtenu est alors mis à sécher sur une surface plane. En Chine, les fibres utilisées proviennent essentiellement du lin, du chanvre, de la jute, du riz, du blé, du coton, du bambou et aussi de chiffons.

Ce n’est qu’au VIIIème siècle que ce matériau complexe quittera la chine et le japon. Un conflit entre l’Empire Chinois et le Califat Abbasside, culminant avec la bataille de Talas, précipitera la divulgation du secret de la fabrication du papier. Il faudra encore quelques générations avant que cette invention n’atteigne l’Europe, passant par Samarcande, Baghdad, Damas, puis par l’Egypte pour rejoindre le Maroc et finalement l’Espagne. En 1150, la première fabrique de papier d’Europe apparaît à Xativa. Toute l’Europe sera rapidement fascinée par cette matière. Certains moulins vont se reconvertir à la fabrication de papier. Ici, la pâte à papier sera produite à partir de chanvre, lin et chiffons.

A partir du XVIème, l’arrivée de l’imprimerie va remettre en cause le procédé de fabrication du papier. La matière première chiffon se fera trop rare par rapport à la demande croissante en papier des imprimeries. Au milieu des années 1800, un procédé d’obtention d’une pâte à partir de bois est finalement mis au point aux Etats-Unis : finis chiffons et chiffonniers. 

Aujourd’hui, face aux considérations environnementales grandissantes, le lin et le chanvre sont à nouveau envisagés pour la fabrication de papier.

Le papier kraft : une étape marquante de l’histoire de l’emballage

Le papier kraft est un type de papier particulièrement résistant dont le grammage oscille entre 25 et 180 g/m². Il est originaire d’Europe de L’Est. C’est à Dantzig en 1884 que Carl Ferdinand Dahl va mettre au point la recette du papier kraft. Obtenu à partir de résineux (autrefois tiré du Chanvre de Manille), les fibres végétales sont dégradées chimiquement afin de supprimer la lignine contenu dans le bois. La lignine, qui affecte négativement la force du papier, ne peut être extraite mécaniquement. Le procédé kraft permet la création d’un papier qui n’a pas d’égal en termes de solidité, durabilité et légèreté.

Le carton : l’emballage résistant et économique pour tous

Le carton est issu directement du papier. Selon le type de carton, il diffère du papier au niveau du grammage ou simplement parce qu’il est un contrecollage de couches successives de papier.

Le carton multicouche apparaît au XIXème et le carton ondulé suivra dans les années 1870. Très résistant, le carton ondulé va rapidement devenir un pilier de l’emballage pour tous nos produits. Il est l’assemblage de plusieurs couches de papier, entre lesquelles sont collées des feuilles ondulées. La colle est de type amylacée (à partir d’amidon de blé ou de maïs). La collage s’effectue par le procédé Stein-Hall, avec de la vapeur et de la châleur. Tantôt emballage primaire et tantôt secondaire, le carton ondulé est rigide et résistant. Il est économique, léger et se laisse plier et découper facilement.

En 1888-89, la première machine onduleuse en France est mise en route dans le Limousin. La première onduleuse fabriquée en France ne verra le jour qu’en 1914.

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Emballage
http://www.ethnologie.culture.fr/verre/inventionverre/frise/index_xht.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Verre_de_Murano
https://fr.wikipedia.org/wiki/Papier_kraft
https://fr.wikipedia.org/wiki/Carton_ondul%C3%A9
https://www.encyclopedia.com/science/encyclopedias-almanacs-transcripts-and-maps/spread-papermaking-technology-euro

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